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Vers la fin du 18ème siècle, l’abbé Dujarié est envoyé dans le sud de la Sarthe pour enseigner, éduquer, soigner et évangéliser les populations rurales situées dans la vallée du Loir, à proximité de Ruillé. Sur les coteaux, il découvre que les besoins sont importants et se rend compte qu’il a besoin d’aide pour accomplir sa Mission. Deux sœurs originaires de Bretagne le rejoignent à Ruillé : sœur Marie-Madeleine du Roscöat et sœur Marie Lecor. Ensemble, ils fondent en 1806, au lieudit « la Petite Providence » au nord du village, la congrégation des sœurs de la Providence de Ruillé. Elles se consacrent d’emblée à la réalisation de tâches éducatives, en ouvrant l’école de la Petite Providence, et à des activités sociales et de soins.
La communauté éducative de l’établissement est depuis cette date l’héritière du charisme de la congrégation qui peut se résumer en ces quelques orientations de vie :
Tu soulages, autant que tu le peux, la souffrance que tu rencontres;
Tu participes à l’éveil des consciences face aux exigences de la justice sociale ;
Tu t’engages pour permettre à chacun d’exister dans sa dignité et de trouver sa place d’homme dans son milieu de vie.
Dans les années 1830, la petite communauté, encouragée par l’évêque du Mans, envisage l’ouverture d’un pensionnat pour les enfants des familles des environs mais les ressources manquent. Toutefois, la Providence les fournit en 1838, par l’intermédiaire de plusieurs bienfaiteurs notamment Madame la comtesse de Marescot, demeurant au château de Chalay, commune de Montoire.
En juillet 1904, le pensionnat et l’école sont fermés par décret. En octobre 1904, une école libre avec des laïcs ouvre dans le bourg de Ruillé
En septembre 1914, les locaux du pensionnat sont aménagés pour accueillir les blessés de guerre. A la fin de la guerre, en 1917, le déplacement de l’hôpital permet la création d’un orphelinat pour accueillir les petites filles orphelines de guerre. Mère Marie-Henri Champenois lui donne le nom de « Nazareth » en souvenir de la localité où Jésus a grandi en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes.
Après 30 années d’accueil, l’orphelinat n’avait plus de raison d’être et sœur Marguerite Rousseau, la supérieure générale, décide de le transformer en Ecole Ménagère Rurale à la rentrée 1947. C’est cette date qui sera retenue comme date de création de l’établissement. La 1ère directrice sera sœur Marie-Thérèse Lebreton. Les débuts sont modestes; peu à peu cependant les élèves affluent et le développement de l’œuvre nécessite la construction de nouveaux bâtiments en 1954, notamment la salle des fêtes, puis entre 1961 et 1963 d’un bâtiment scolaire moderne face à la Maison-Mère qui sera nommé : Institut Féminin Agricole, Notre Dame de Nazareth.
Dans le même temps en 1961, la congrégation décide la création d’une école de cadres pour la formation de monitrices d’enseignement ménager rural, reconnue par le ministère de l’Agriculture. Cette école sera active jusqu’en 1968.
Le développement de l’établissement se poursuit tout au long des années 60 avec la création de filières de formation initiale, d’un centre de Préformation et d’un centre d’apprentissage en 1969. Les premiers BEPA, BTA et baccalauréats D’ sont formés.
A la rentrée 1984, l’institut change de nom et devient le lycée d’enseignement professionnel rural privé Notre-Dame de Nazareth. Il prépare les élèves aux examens du CAPA ventes et du BEPA auxiliaires sociales. Il est aussi centre de promotion social pouvant accueillir des adultes en formation continue pour la préparation à l’entrée dans les écoles d’infirmières.
A la rentrée 1986, pour la première fois de leur histoire, les sœurs confient la direction de l’établissement à un laïc, Monsieur André Tissier.
Au cours des années 90 et 2000, l’établissement va progressivement se transformer en « lycée des territoires » et adapter constamment son offre de formation aux besoins du territoire de Loir-Lucé-Bercé et des entreprises locales : ouverture d’un BTA commercialisation et services, d’un BEPA vente de produits frais notamment. En 2006, il fait le choix audacieux d’ouvrir une filière fleuristerie – art floral, qui va connaitre un développement régulier et accroitre considérablement la notoriété du lycée au-delà du département. Au milieu des années 2010, l’offre de formation est organisée autour de deux pôles : le service à la personne et aux territoires (SAPAT) et la fleuristerie.
Riche de son héritage charismatique, le lycée Nazareth poursuit son œuvre d’accueil bienveillant et en confiance des jeunes du territoire et d’offre de formation adaptée aux besoins de son temps.