Jeudi 6 juin 2019, les commémorations du débarquement sont à leur apogée sur la côte… A quelques centaines de kilomètres de là, c’est l’effervescence. Les élèves de Première organisent une conférence sur une histoire locale fort longtemps tombée dans l’oubli.
Un témoignage émouvant
16 Juillet 1942, la police française obéit aux ordres de Vichy, assistée par la milice. Elle organise la plus grande arrestation de Juifs, pendant la seconde guerre mondiale : « la Rafle du Vél D’hiv« …
Dès 5h du matin, les arrestations débutent. Ce seront 13 152 personnes soit : 4 115 enfants, 5 919 femmes et 3 118 hommes.
Avertis plus tôt dans la soirée, la Mère de Jean décide d’aller se cacher chez ses voisins avec son fils. Ils échappent ainsi à la Rafle, mais 10 membres de leur famille n’en reviendront pas. Le père de Jean qui s’était engagé dans l’armée française est quant à lui prisonnier dans un Stalag.
C’est alors que la maman de Jean Kac prend une décision qui va changer la vie de l’enfant : le placer en dehors de Paris, à la campagne…
En effet, courant 1943, après un contrôle de police périlleux, la mère confie son fils Jean quelques mois au collège Sainte–Barbe de Fontenay. Il est interne, mais il ne s’adapte pas.
Une voisine lui parle du père Théomir Devaux* qui se charge de trouver des lieux d’accueil et de refuge pour des enfants en danger. C’est ce réseau de sauvetage qui va prendre en charge Jean, et bien d’autres enfants : Le réseau Notre Dame de Sion.
L’arrivée dans la Sarthe
Jean séjourne deux ou trois semaines chez Henriette* et Arthur Dupuy* en attendant que leur fille Germaine*, qui vient d’accoucher de Didier, puisse le prendre en charge.
C’est pourquoi, Jean passe alors au « Mélier », la ferme des Chevrieux, jusqu’à la Libération en septembre 1944, tandis que Simone Khalifa reste chez Henriette et Arthur Dupuy.
Il y mène une vie normale, fréquentant l’école du village. Sa présence au « Mélier » est expliquée aux voisins comme la nécessité d’éviter à un enfant de Paris les affres des privations et des bombardements.
Par ailleurs, il est considéré comme faisant partie de la famille, jouissant d’une attention affectueuse, disposant d’une chambre, et ne souffrant de rien en dépit du froid intense de cette période. Les petites sommes versées à la famille ne l’indemnisaient que très peu de ses frais et des risques encourus, une unité allemande stationnant à moins de cinq cent mètres, au château de la Roche-Mailly.
La guerre finie, Jean Kac a retrouvé ses parents et son nom. Mais, il n’a jamais oublié sa famille d’accueil et a conservé d’étroites relations avec elle.
Le 4 novembre 2004, Yad Vashem a décerné à Henriette* et Arthur Dupuy* et Germaine* et Gilbert Chevrieux*, le titre de Justes des Nations.